«Entreprendre, c’est se mettre en mouvement»

Ces 19 et 20 novembre, la troisième édition de BruXitizen s’est installée du côté du Centre Communautaire Maritime de Molenbeek. Durant ces deux journées, deux ateliers ont eu lieu sur l’emploi et l’esprit d’entreprendre. Le but de ces échanges était de partager les points de vue sur l’emploi idéal et de démystifier l’entreprenariat.

Les clichés ont la vie dure et les prétextes pour retarder le lancement d’un projet professionnel sont légions. Surtout lorsqu’on a entre 20 et 30 ans et qu’on est placé dans des « catégories » depuis les bancs de l’école.

Dans le cadre des ateliers « emplois » organisés à Buxitizen, une vingtaine de jeunes gens ont été invités à échanger leurs avis sur la question. Ils ont aussi pu témoigner de leur courte expérience professionnelle sous l’égide de trois co-animatrices.

L’esprit d’entreprendre, le monde appartient à ceux qui l’obtiennent tôt

Parmi les animatrices du débat, on trouvait Laurence Lievens, la directrice de Step2you. Cette cellule de l’ICHEC (Brussels management school) a pour but de développer l’esprit d’entreprendre chez les jeunes dès l’âge de 10 ans.

Step2you fonctionne avec trois programmes différents. Chacun est adapté à une tranche d’âge. Le premier programme, « Cap’ten », est fait pour les enfants à partir de 11 ans. Son but est d’aider le jeune à entreprendre un projet à sa mesure en lui fournissant les outils pédagogiques nécessaires. Un carnet de route lui est fourni pour lui permettre de gérer ce projet. Il peut être réalisé aussi bien individuellement qu’en groupe, avec ou sans parrainage.

Le second programme, « Explor’ado », aide l’adolescent à partir de 14 ans à davantage exercer sa créativité. Il va, à l’aide d’outils, analyser de manière ludique ses freins à la pensée divergente et les travailler. Il tentera aussi de développer son imagination dans la réalisation de choses concrètes, nouvelles et originales.

Le troisième programme porte le nom de « DREAM ». Il est adressé aux jeunes à partir de 16 ans. Il a pour but de stimuler l’esprit d’entreprendre de l’élève, de lui inculquer la passion dans ce qu’il fait. Cette passion est transmise par des professionnels que rencontrent les élèves du programme. L’élève est aussi accompagné dans une réflexion sur la connaissance de soi, avant d’apprendre à persévérer, à prendre des initiatives.

Il faut être audacieux pour entreprendre

Laurence Lievens co-animait les deux discussions sur l’emploi de BruXitizen. Elle est la directrice de Step2you. Nous l’avons interrogée au sujet de l’entreprenariat.

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Vous travaillez au sein de la structure Step2you. Quel est son rôle?

Step2you est un département de l’ICHEC qui fait de la formation continue. Notre mission, c’est de travailler l’entreprenariat avec des jeunes de 10 à 18 ou 20 ans au moyen de trois programmes, qui s’appellent Cap’ten, Explor’ado et DREAM.

Qu’est-ce que réellement « entreprendre », en quoi ça consiste exactement?

Entreprendre, c’est être capable de rêver un projet qui nous ressemble ou nous fait vibrer et dans lequel on a envie de s’investir. C’est être capable de mettre en œuvre un certain nombre de choses, des actions et de l’énergie pour réaliser ce projet. Tout ça quelque soit le domaine dans lequel on a envie de le faire. Ça peut-être artistique, social, humanitaire, économique, sportif etc. Pour moi, entreprendre, c’est ça. C’est être en mouvement.

Quelle est l’image de l’entrepreneur dans la conscience commune, ou du moins chez les personnes dont vous vous occupez?

Plus ils sont jeunes et moins ils ont d’idées reçues par rapport à ça. Mais ça dépend aussi beaucoup de la structure familiale. Dans certaines familles, c’est papa ou bien maman qui est l’entrepreneur. Par contre, dans d’autres familles ou d’autres milieux, l’entrepreneur est souvent un homme en costume qui fait de l’argent et, pourquoi pas, exploite les pauvres travailleurs qui bossent pour lui. C’est une vision évidemment beaucoup moins nuancée.

Quelles sont les principales motivations qui poussent à entreprendre, à réaliser un projet?

C’est souvent l’envie. Beaucoup de jeunes entrepreneurs qu’on rencontre nous disent: « Moi, j’ai envie de créer quelque chose, d’être indépendant, je sens depuis longtemps que j’ai envie de faire quelque chose qui me ressemble et me plaît. J’ai pas envie de bosser dans une grosse boîte pour un patron ». Donc je pense que la plus grosse motivation est aussi l’autonomie.

Quels sont, au contraire, les freins qui peuvent empêcher de devenir entrepreneur?

C’est la peur de se planter. La peur de l’échec, de la faillite. Il y a aussi des à priori, des idées reçues comme « il faut beaucoup d’argent pour créer son activité ». C’est vrai que la question de l’argent est un frein. Mais on se rend aussi compte que le système éducatif ne soutient pas beaucoup l’audace. Il faut être audacieux pour entreprendre et l’école n’est pas le meilleur endroit pour travailler ça.

Quels sont les avantages et les inconvénients lorsqu’on est entrepreneur?

Les avantages pour les uns sont des inconvénients pour d’autres. Ce n’est pas absolu. L’indépendant crée quelque chose qui lui ressemble réellement, il a de l’autonomie, mais il y a aussi plus de risques.

Donc, il y a des cas qui sont à la fois un avantage et un inconvénient.

Voilà. Aucune situation n’est que un avantage ou que un inconvénient. Il y a des gens qui ont plus le goût du risque que d’autres. Donc pour certains, faire quelque chose de risqué est positif alors que pour d’autres, non. Même chose pour l’autonomie. Il y a des gens qui ont besoin d’être accompagnés, d’autres sont très autonomes.

Est-ce qu’il y a un statut d’entrepreneur? Y a-t-il des démarches spécifiques à suivre ou plusieurs moyens sont possibles?

Il n’y a pas de statut d’entrepreneur car entreprendre, c’est se mettre en route pour créer son projet. Après, on peut obtenir un statut d’indépendant comme personne physique ou créer une société, une ASBL. Pour ce qui est des démarches administratives, ça change tout le temps donc c’est difficile d’en parler. Mais une bonne démarche pour un entrepreneur, c’est d’abord se faire accompagner par les structures qui existent et trouver celle qui lui convient pour son projet. De cette manière, il ne sera pas tout seul. Il pourra être challengé, aidé et aiguillé pour arriver à réaliser ce dont il a envie.

 

 

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