Social Illégal : ce qui se passe sur la frontière entre politiques sociales et (il)légalité
Thomas Lemaigre et Edgar Szoc, anciens collaborateurs d’Alter Échos, chargés d’un cours sur les enjeux des politiques publiques en 1er master en ingénierie et action sociales à l’IESSID (la catégorie sociale de la Haute École Bruxelles-Brabant), ont proposé à leurs étudiants d’explorer ce qui se passe sur la frontière entre politiques sociales et (il)légalité.
Les étudiants, futurs professionnels du social ou travailleurs sociaux en reprise d’études, ont décliné – durant l’automne et l’hiver 2019-2020 – plusieurs sujets, des dossiers bien connus analysés sous des angles qui le sont moins, mais aussi des problématiques qui passent habituellement sous les radars.
On découvrira notamment une analyse sur le profilage ethnique, une pratique illégale au regard du droit mais courante. Et même assumée ? Les récentes actualités ne nous diront pas le contraire. «Quelle est la limite entre mesures de sécurité et abus de pouvoir ?» interrogent les étudiants auteurs de cet article.
Des mécanismes similaires sont identifiables dans les discriminations à l’embauche. Si la législation est claire – et interdit la discrimination à l’embauche sur base de plusieurs critères – les employeurs font des demandes discriminatoires «parfois même sans s’en rendre compte». Et les personnes discriminées ne portent pas toujours plainte.
Autre sujet emblématique dans cette thématique : la prostitution, «qui flirte entre légalité et illégalité». Un autre article revient sur le projet d’Eros Center à Seraing – dont l’objectif était d’encadrer la prostitution. Un projet qui a suscité des tensions et s’est soldé par un abandon.
Les étudiants passent aussi à la loupe le dispositif DASPA, visant à assurer l’accueil, l’orientation et l’insertion de l’élève primo-arrivant dans l’enseignement ordinaire, fondamental et secondaire. «Intégration réussie ou reproduction des violences symboliques vers la relégation sociale ?», interroge l’article.
Faut-il parfois flirter avec l’illégal pour garantir des politiques sociales ? Pour certains médecins de plannings familiaux, la réponse est oui. «Ils assument et revendiquent l’importance de pouvoir, parfois, flirter avec les limites de la loi. Un seul but: soutenir la femme dans ses choix et diminuer la souffrance liée à cet acte encore trop stigmatisé dans notre société», apprend-on dans l’article Avortement après 12 semaines : et si le changement du délai légal ne suffisait pas ?. Des petits arrrangements pour le meilleur. Et parfois pour le pire comme quand des acteurs des titres-services s’arrangent pour passer outre les politiques publiques mises en place et obtenir quelques avantages en toute illégalité…
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