Déconstruire les clichés au cœur de la Cité Modèle
« Drogue, vols et violence à la Cité modèle… 2014 n’a pas été de tout repos ». Ce titre est celui d’un article paru le 10 mars 2015 sur le site de la RTBF. J’ai choisi ce titre, mais d’autres m’ont autant interpellé. Pourquoi les médias parlent-ils de la Cité modèle comme étant un lieu où l’insécurité, la violence et la drogue règnent ? Dans le but de répondre à cette question, j’ai choisi de comparer ce que disent les médias et ce qu’un jeune vit réellement au quotidien dans cette cité. Je suis donc parti à la rencontre d’Hicham, 24 ans, étudiant.
Un photo-reportage de Damien Hansen au cœur de la Cité Modèle.
D. : Qu’est-ce que tu as envie de faire passer comme message aux journalistes qui racontent ces fantasmes comme tu les décris ?
H. : Ces journalistes, parfois, ils sont pris par le temps. […] Ce qui fait qu’ils doivent vite remettre un papier. Ce serait de leur dire, d’assumer le métier qu’ils pratiquent, ce sont eux qui ont décidé d’être journalistes. […] Et donc d’avoir une conscience, de l’amour-propre pour produire un travail, comme nous à l’école quand on produit des travaux, des enquêtes, etc. On essaie d’être représentatif, on ne se base pas sur une seule info, on essaie de prendre
du recul, de faire une étude. Je leur conseille pour l’avenir de faire un peu plus attention à ce qu’ils écrivent.
En écoutant Hicham, je me suis alors posé la question : est-ce que des choses sont mises en place pour sortir les jeunes de la rue ? Il y a en effet un certain nombre d’asbl. Ce sont des jeunes, comme Hicham, issus de la cité qui les ont créées en partant de leurs propres expériences. Mais alors pourquoi les médias ne relèvent-ils pas cela ? Ne faudrait-il pas commencer par le commencement ? C’est-à-dire pousser les autorités à créer plus d’espaces consacrés aux jeunes de la cité pour qu’ils puissent s’épanouir. Bien sûr, c’est aussi le rôle des médias ! Ils sont les relais de cela.