Virusland: jeunes & inégalités sociales
A partir de ce mois d’octobre 2020 et jusqu’en avril 2021, l’Agence Alter proposera , dans le cadre de la 8ème édition de son projet d’éducation permanente Bruxitizen, à une quarantaine de jeunes issus de l’enseignement secondaire et du supérieur de débattre sur les inégalités sociales au regard de la crise du covid-19. Bruxitizen, ce sont des ateliers et des débats pour s’initier, confronter des points de vue et susciter la rencontre entre différents acteurs sociaux et différentes générations. C’est aussi un dispositif de journalisme citoyen offrant à des jeunes de s’initier aux techniques du journalisme.
« Bienvenu.e.s à « Virusland« : emploi, enseignement, logement, alimentation, accès à la santé, la crise actuelle du covid-19 continue d’aggraver les inégalités sociales notamment à l’encontre des jeunes. À Bruxelles, les chiffres montrent déjà une hausse significative de jeunes demandeurs d’emploi. Ces inégalités sociales et économiques ne sont pas neuves, mais elles creusent de plus en plus d’écarts entre les jeunes issus des différents quartiers Bruxellois.
Selon l’étude « Jeunesses bruxelloises : entre diversité et précarité », publiée en 2016 dans Brussels Studies, les jeunesses bruxelloises se caractérisent par une forte dualisation dans plusieurs domaines comme l’éducation, l’emploi ou le logement :« moins de 30 % des jeunes bruxellois de 15 à 24 ans sont effectivement présents sur le marché de l’emploi, ces jeunes sont particulièrement sujets au chômage, car ils cumulent souvent plusieurs désavantages: sans diplôme, issu de l’immigration, vivant dans des quartiers précarisés, avec des parents eux-mêmes sans emploi [Franssen et al. , 2014]. Selon le Baromètre social 2015, en 2014, le taux de chômage des jeunes actifs de 15 à 24 ans était de 39,5 %».
De quartier en quartier, les inégalités sociales- déjà bien installées – se sont cristallisées avec la crise sanitaire : soutien scolaire, manque d’accès à la santé, au logement ou encore à la citoyenneté. Pour aborder ces difficiles questions d’inégalités qui traversent les jeunesses bruxelloises, nous proposons aux participants de cette nouvelle édition de Bruxitizen, de nous plonger dans petit quartier populaire de Cureghem, situé dans le cœur de Bruxelles, où les inégalités sociales ont littéralement explosé durant le confinement. Des jeunes élèves et étudiants participants du projet Bruxitizen seront amenés à rencontrer des jeunes « cureghemois », des acteurs sociaux (maison médicale, associations, collectifs, chercheurs, etc.) actifs dans ce quartier pour y découvrir les différentes réalités sociales, les points de tensions, mais aussi de solidarité et surtout les défis à surmonter.